Chers copains,
Je vous adjoins ici un article de notre partenaire Didier Lungu sur l'Enseignement à la RD du Congo.
Bonjour à tous,
En tant qu’acteur dans le secteur
éducatif, il m’est venu à l’esprit, dans le cadre de notre
revue, de partager avec tout le monde la manière dont le secteur de
l’enseignement est organisé dans mon pays, la République
Démocratique du Congo, RDC.
Mais avant tout, voici la carte
postale de mon pays :
Pays d'Afrique centrale de 2
345 410 km², plus de 4 fois la France et 80 fois la Belgique en
superficie, la République démocratique du Congo est frontalière
avec 9 pays voisins à savoir : la Centrafrique et du Soudan au
nord, l’Ouganda, Rwanda, Burundi et de la Tanzanie à l'est, Zambie
au sud, Angola au sud-ouest et du Congo Brazzaville à l'ouest.
Scandale géologique, la RDC
abrite la deuxième forêt tropicale après celle de l’Amazonie
(2ème
poumon mondial), ses ressources minières sont localisées au sud du
pays, dans la région du Katanga.
Capitale
: Kinshasa (10 millions d'habitants)
Régime politique
: République à régime présidentiel
Démographie
Population totale
: 66 millions d'habitants
Densité : 28 hab./km²
Indice de fécondité : 6,7
Croissance démographique : 3,2%
Espérance de vie : Femmes : 50,4 ans - Hommes : 47,2 ans
Densité : 28 hab./km²
Indice de fécondité : 6,7
Croissance démographique : 3,2%
Espérance de vie : Femmes : 50,4 ans - Hommes : 47,2 ans
Société
Ethnies :
Lubas, Kongos, Mongos, Zandés, Rundis…
Langues : français, lingala, swahili
Religions : catholiques (50%), protestants (20%), kimbanguistes (10%), musulmans (10%)
Alphabétisation : 67%
Développement humain : 176e / 182 pays (PNUD, 2009)
Langues : français, lingala, swahili
Religions : catholiques (50%), protestants (20%), kimbanguistes (10%), musulmans (10%)
Alphabétisation : 67%
Développement humain : 176e / 182 pays (PNUD, 2009)
Economie
Monnaie
: franc congolais
Croissance : 2,8% (2009)
Inflation : 46,2% (2009)
PIB par habitant : 171 $
Croissance : 2,8% (2009)
Inflation : 46,2% (2009)
PIB par habitant : 171 $
Chronologie
30 juin 1960
: Indépendance de la République du Congo, ancien Congo belge, sous
la présidence de Joseph Kasa-Vubu. Patrice Lumumba, leader
nationaliste devenu Premier ministre, est évincé en septembre par
Joseph Mobutu. Il sera assassiné en janvier 1961.
1965
: Mobutu prend le pouvoir après la destitution du gouvernement de
Moïse Tschombé. Il restera chef de l'Etat jusqu'en 1997.
1971
: Le pays est rebaptisé Zaïre.
1997
: La rébellion menée par Laurent-Désiré Kabila s'empare du
pouvoir à Kinshasa. Le Zaïre devient République démocratique du
Congo (RDC). Mobutu meurt en exil à Rabat.
1998
: La RDC, alliée à l’Angola et au Zimbabwe, affronte des rebelles
venus du Kivu et soutenus par le Rwanda et l’Ouganda. Le conflit
fera plus de trois millions de morts.
2001
: Laurent-Désiré Kabila est assassiné. Son fils Joseph Kabila lui
succède à la tête de l’Etat.
2002
: Accords de paix de Pretoria prévoyant un partage du pouvoir entre
les différentes parties.
2003
: Nomination d’un gouvernement d’union nationale.
2005 :
Référendum constitutionnel devant permettre la tenue d’élections,
approuvé à 84%.
2006
: Joseph Kabila est élu président au second tour avec 58% des voix
devant le vice-président Jean-Pierre Bemba.
2010
: Remaniement du gouvernement.
2011
: Le 28 novembre, élections présidentielle et législatives. Onze
candidats, dont le président sortant Joseph Kabila, briguent la
magistrature suprême. Le 9 décembre, Joseph Kabila est proclamé
vainqueur de la présidentielle par la commission électorale. Il
prête serment le 20 décembre 2011.
Le 16 février 2012, 1ère
session de la nouvelle assemblée nationale issue des législatives
du 28 novembre 2011.
SYSTEME
D’ENSEIGNEMENT EN RDC
Il
sied d’introduire en disant que
L’enseignement
en RDC ne commence qu’en 1906 avec la signature de « la convention
du 26 mai 1906» entre le Saint-Siège apostolique et le gouvernement
de l’Etat Indépendant du Congo. Il avait comme mission première
de répondre aux désirs d’évangélisation des missionnaires,
notamment catholiques, et aux besoins de la métropole de former des
cadres d’exécution au service de l’économie et de
l’administration territoriale.
Les
intentions de ces objectifs sont bien annoncées dans l’introduction
de la convention du 26 mai
1906 :
«
Le
Saint-Siège apostolique, soucieux de favoriser la diffusion
méthodique du catholicisme au Congo, et le gouvernement de l’Etat
Indépendant, appréciant la part considérable des missionnaires
catholiques dans son oeuvre civilisatrice de l’Afrique centrale, se
sont entendus entre eux et avec les représentants de missions
catholiques au Congo, en vue d’assurer davantage la réalisation de
leurs intentions respectives.
A
cet effet, les soussignés Son Exc. Mgr Vico… Nonce apostolique….
Dûment autorisé par S.M. Léopold II, Roi Souverain de l’Etat
Indépendant, sont convenus des dispositions suivantes : … »
Aujourd’hui,
le système d’enseignement en République Démocratique du Congo
comprend quatre niveaux de formations :
•
Ecole
maternelle,
qui n’est pas obligatoire.
•
Ecole
primaire :
6 ans de formation. La fin de la formation est sanctionnée par un
certificat d’école primaire qui
donne accès à l’enseignement secondaire.
•
Enseignement
secondaire :
6 ans de formation
-
Cycle d’Orientation (CO)
: 2 ans de formation. Le brevet du CO sanctionne la fin du cycle et donne accès aux
humanités
-
Humanités :
4 ans de formation. Un examen organisé par l’Etat à la fin du
cycle, examen d’Etat, sanctionne
la fin de la formation par un diplôme d’Etat. C’est ce diplôme
qui donne accès à
l’enseignement supérieur et universitaire
•
Enseignement
supérieur :
-
Instituts supérieurs
-
Universités
A
l’institut supérieur comme à l’université, de façon générale,
la formation se fait à deux niveaux
:
• Niveau
graduat :
3 ans de formation (3 ans). Le diplôme de graduat sanctionne la fin
des études de graduat.
•
Niveau
licence :
2 ans de formation, 1ère et 2ème licence. Le diplôme de licence
qui sanctionne la fin des études
de licence.
L’Etat
fixe les programmes et contenus des enseignements ; organise des
examens d’Etat et reconnaît
les documents sanctionnant la fin des cycles (certificat, brevet,
diplômes).
Quant
à la gestion de ces structures de formation, bien que nationalisées,
l’état maintient les réseaux,
notamment de la maternelle aux humanités. Il continue à gérer les
établissements «
officiels » ; les missionnaires (catholiques et protestants) les
établissements conventionnés ; les
particuliers les établissements privés agréés.
L’Etat
gère l’enseignement supérieur et universitaire. Les congrégations
(catholiques et protestantes)
viennent de créer leurs universités (Université Catholique et
Université Protestante)
qu’elles gèrent. L’Etat reconnaît les diplômes délivrés dans
ces universités.
D’autres
Instituts Supérieurs et Universités privés existent dans le
territoire national. L’Etat ne reconnaît
les diplômes que de ceux et celles qui ont été agréés.
La
formation des enseignants n’est pour le moment assurée que par
l’Etat dans les Humanités pédagogiques,
Instituts Supérieurs Pédagogiques (ISP) et l’Université
Pédagogique Nationale (UPN).
1-
les Humanités pédagogiques pour
les enseignants de la maternelle et du primaire. Les
cours privilégiés ici sont la pédagogie générale, méthodologie
et psychologie de l’enfant. C’est
la continuité de l’orientation donnée par les missionnaires à la
création des écoles normales.
Il
arrive, selon le besoin, que les finalistes des autres humanités
(scientifiques, littéraires, etc)soient
engagés comme enseignants dans ces deux niveaux.
2-
les Instituts Supérieurs Pédagogiques (ISP) pour
les enseignants de l’enseignement secondaire
:
-
Graduat
(3ans) :
enseignants du cycle d’orientation (CO) ;
-
Licence (2 ans) :
enseignants des humanités.
Les
formations sont faites par discipline (mathématiques, français,
histoire, etc) et les méthodes
d’enseignement sont adaptées à chaque discipline.
3-
L’Université Pédagogique Nationale de Kinshasa (UPN) pour
les enseignants de l’enseignement
secondaire et supérieur. La dimension d’université de cet ancien
IPN permet la
mise en place des écoles doctorales pour la formation des
enseignants du supérieur.
Il
y a actuellement, en plus des écoles doctorales de l’Université,
la Chaire de l’UNESCO en Science
de l’Education – Option Didactique des disciplines et évaluation.
Sa mission est de promouvoir
un système intégré de recherche, de formation, d’information et
de documentation
dans le domaine, de favoriser :
«
- le développement de la recherche en matière en offrant aux
différents pays de la région Afrique Centrale une
structure
de formation de haut niveau en sciences de l’éducation directement
reliée aux opérations de recherche.
-
le développement des recherches de haut niveau sur l’éducation
dans les pays de la sous-région en vue
d’éclairer
des réformes pour la mise en place d’un système éducatif non
importé, ouvert à l’évolution du monde
en
changement, plus accessible à tous les jeunes des Etats concernés
parce que fondé sur les vraies valeurs, les préoccupations réelles,
adapté aux mentalités de la région.
-
la préparation, au travers de ces recherches, des diplômes d’études
approfondies, des doctorats et des « postdoctorats » en didactique
des disciplines et évaluation dont les productions scientifiques
permettront d’approfondir et de préciser la connaissance et la
compréhension des réalités et des possibilités éducatives des
différents pays.
-
la présentation, l’analyse et le développement utile de la
recherche dans la région.
-
le fonctionnement des laboratoires et autres outils de recherche
nécessaire à l’encadrement.
-
un rayonnement dans la sous-région par son ouverture aux meilleurs
cadres et étudiants originaires de celleci, par un encadrement de
qualité et par la diffusion de ses travaux. »
4.
Les
écoles doctorales des universités congolaises et étrangères pour
les enseignants du supérieur
et des chercheurs.
Il
est à noter que si au niveau supérieur (université et Institut
supérieur), les étudiants se présentent au cours dans n’importe
quelle tenue, à l’école par contre, les élèves se présentent
en uniforme pour ne pas afficher les différentes classes sociales
(niveau de vie) auxquelles ils appartiennent dans leur famille.
L’uniforme
est constitué d’une chemise ou d’une blouse de couleur blanche
et d’une culotte (niveau primaire), d’un pantalon ou d’une jupe
(niveau secondaire) de couleur bleu.
La
couleur blanche du vêtement du dessus protège contre les rayons
solaires.
Voilà,
dites nous chez vous comment ce ?
Didier
LUNGU
Encadreur
scolaire/Formateur Professionnel
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